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Pour l’exposition. Chimera, je me suis penché sur son titre, la chimère tant un monstre imaginaire et étrange, et j’ai immédiatement pensé à « l’étranger », la question de la crise du logement, au fait qu’il y a des gens qui vivent dans la rue partout dans le monde…Vu l’évolution actuelle des conditions climatiques et politiques, d’importantes migrations vont encore avoir lieu dans les années à venir. La montagne, telle une métaphore, m’est alors apparue au fil de ma réflexion comme une tente ou un abri, où l’on pourrait entrer… plutôt que comme un obstacle, mais l’image venait aussi de l’expression « déplacer les montagnes », c’est-à-dire offrir une solution très difficile à mettre en œuvre, presque impossible. Dès lors, mon projet aura comme titre « Foreign » J’interviens en République tchèque, entre l’Est et l’Ouest, en Europe, et j’observe cette réalité européenne, avec notamment les taux bancaires d’emprunt pratiqués envers les pays en difficultés comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne, qui grimpent à plus de 7%, alors que les taux pour les pays riches comme l’Allemagne, les Pays-Bas, sont de l’ordre de 0,6% à peine. A l’aune de cette comparaison, l’Europe, la monnaie unique, la finance, ça devient carrément drôle ! Il y a des solutions, on pourrait régler ces disparités, mais visiblement, certains trouvent cela très compliqué, comme devoir déplacer une montagne ! La crise, étrangement persistante et largement imaginaire comme le démontrent beaucoup d’économistes, serait la chimère, un monstre qui emporterait avec elle ces étrangers, ces migrants !